15/08/ 2010

 

Solid Surface pour formes libres

 

Laure Carsalade

 

Le Solid Surface offre un potentiel de formes très ouvert, permettant de créer des structures coulées ou d’associer des plaques préformées sans joint apparent. Illustration du phénomène en trois concepts 2010  : à Paris (Galerie BSL)  Noé Duchaufour Lawrance a travaillé le Corian,  à Milan, Fabio Novembre le Hi-Macs (show room ALV) et Simone Micheli  le Staron (l’Archivolto Events).

 

       

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1. Galerie BSL, Paris. Design, Noé Duchaufour Lawrance. Courtesy: Corian, Dupont de Nemours.

2. ALV showroom. Design, Fabio Novembre – Courtesy: Hi-Macs, LG Hausys

    

           

Les matériaux qui concrétisent les idées de formes extravagantes se sont développés. Les résines de synthèses, agréables au toucher, ultra résistantes, représentent une solution pour des réalisations de style continue et sans aspérité. D’un blanc immaculé (bien que les colorations soient possibles), et pour rester dans l’esprit recherché du laboratoire, elles sont hygiéniques et lavables ou ponçables. Un outil d’inspiration pour les concepteurs. Le produit  le plus ancien -20 ans d’exploitation-, affirme sa présence dans toutes sortes d’aventures, de la façade d’hôtel à l’équipement de cuisine, le Corian. De composition à 2/3 de Bauxite (remplissage minéral) et 1/3 d’acryle (plexiglas), il se travaille par modelage thermique après un temps de chauffe jusqu’à la température de courbage. Produit par Dupont de Nemours, il a permis à Noé Duchaufour Lawrance de donner un écrin et du caractère à un lieu contraignant. La Galerie BSL à Paris entendait en effet abriter des œuvres d’art et de design dans une pièce tout en longueur. La solution adoptée par le designer a consisté à se défaire de l’idée du cube traditionnel porteur de cimaises pour éclater les codes  de l’exposition traditionnelle et privilégier un lieu habité par la matière. Il a ainsi créé ce qui apparaît comme une langue voire une lagune, visible de la rue à travers le vitrage, à la fois chemin, mur et plafond, qui invite le visiteur à entrer.

 

                  

            

3. L’Archivolto Events. Design et illustration : Simone Micheli – Courtesy: Staron, Samsung

                 

Et en Italie

Le styliste de mode Alviero Martini a opté pour son show room ALV avec l’architecte Fabio Novembre pour une Option américaine, le Hi-Macs. Ce Solid Surface est un matériau liant, flexible, lumineux, pratique, qui a été recourbé pour lui donner sa ligne grâce à ses propriétés de thermoformage et à la performance hi-tech LG Hausys. Nommée «Atom», la structure fondamentale de l’architecte figure un axe de rotation, l’atome, soit un élément ouvert et perméable défini par son squelette, qui donne une impression d’énergie circulaire. Le lieu affirme une homogénéité presque organique, l’ensemble des mobiliers et reposoirs a été réalisé dans ce matériau composé de 70% de poudre de pierre naturelle, 25% de résine acrylique haute qualité et 5% de pigments naturels.

Simone Micheli a répondu à l’appel de la maison d’édition Archivolto afin de produire son lieu d’exposition. C’est le Solid Surface Staron, 100% acrylique, créé par Samsung, qui a porté l’imaginaire débridé de l’architecte vers cette expérimentation. La porte évoque l’entrée d’une navette spatiale et suivant un escalier descendant, l’on se trouve sitôt plongé dans une matrice architecturale futuriste. Un équilibre a été recherché entre un espace qui pourrait être protagoniste mais qui pourtant se doit d’être discret, en tant qu’écrin de culture. L’interaction est primordiale ici, entre un habitacle impeccable, sensoriel, et sa capacité à accueillir dans ses murs sinueux des expositions de circulation fluide. Si l’ensemble de l’espace a été revêtu de Staron, trois colonnes existantes ont été habillées de bris de miroirs géométriques, devenant les totems kaléidoscopiques  de cette perspective d’un nouveau monde.     

      

    

      

08/04/2010

Partition lumineuse

  

Madeleine Sounder

Zumtobel apporte l'adaptation de l'éclairage aux environnements professionnelsen fonction des variations des besoins, une solution économique et de confort pour l'homme. Démonstration grâce à un tour organisé à travers l'Europe.

Photos courtesy Zumtobel Human Energy Balance.

Le fabricant d’éclairage Zumtobel s’intéresse à une recherche d’équilibre par la diffusion appropriée et ciblée des lux selon le respect d’un cycle quotidien. La question est bien d’adapter la source artificielle de lumière en tant que complément à celle du jour, venant de l’extérieur. Une programmation évolutive sur le poste de travail est rendue possible grâce à la connexion des équipements d’un bâtiment à un logiciel, par exemple le Vivaldi. Couleurs, intensités, périodicités sont à définir par un utilisateur (ou un programmateur), en étroit lien avec les variations environnantes grâce à des capteurs qui opèrent un rééquilibrage régulier au fil de la journée.

L’occasion est offerte de mieux gérer les espaces collectifs, grands consommateurs d’énergie, en respectant la courbe du soleil, ce qui aurait en outre une action positive sur le rythme biologique de l’individu. Le système est capable de soutenir la visibilité et d'amoindrir l’effort de l’homme, de stimuler ou de détendre son attention. Au final, en adoucissant l'éclairage en fin de d'après-midi, le sommeil peut encore s’en trouver facilité. Si des lumières blanches à l’approche du soir maintiennent en effet le cerveau en état de veille, une phase dans les jaunes tend à calmer les tensions et prépare à la nuit. C’est le fruit de cette réflexion qui a été présenté sous la forme d’un événement à travers un tour d’Europe. La rédaction faisait partie des spectateurs au 104 à Aubervillers courant 2009. Une révolution serait-elle en marche?